Ammon et ses frères ont appris à vivre en paix avec les Lamanites avant d’être capables de leur parler de l’Évangile. M. Russell Ballard a suggéré trois choses importantes que nous pouvons faire pour être de meilleurs voisins de ceux qui ne sont pas de notre foi : « Premièrement, faites connaissance avec vos voisins. Informez-vous au sujet de leur famille, de leur travail et de leurs objectifs. Passez des moments ensemble, s’ils le veulent bien, mais sans être importuns, et de manière désintéressée. On ne doit jamais se lier d’amitié avec un objectif en vue ; l’amitié peut et doit être une fin en soi… « … Établissons des liens réels de confiance et de compréhension mutuelles avec des gens de cultures et de religions différentes. « Deuxièmement, je crois qu’il serait bon d’éliminer une ou deux expressions de notre vocabulaire : non-membre et non-Mormon. Ces expressions peuvent être méprisantes et même humiliantes. Personnellement, je ne me considère pas comme ‘non-catholique’ ni comme ‘non-juif’. Je suis chrétien. Je suis membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. C’est l’appellation que je préfère qu’on utilise pour me désigner, pour définir qui et ce que je suis, plutôt qu’une définition de ce que je ne suis pas. Faisons preuve de la même courtoisie avec ceux qui vivent parmi nous. S’il est nécessaire de les décrire collectivement, le terme ‘voisins’ semble bien convenir dans la plupart des cas. «Troisièmement, si des voisins deviennent irritables ou sont froissés par un désaccord avec l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours ou par une loi que nous soutenons pour des raisons morales, veuillez ne pas leur suggérer, même sur le ton de la plaisanterie, qu’ils devraient envisager de déménager. Je ne comprends pas qu’un membre de notre Église puisse penser cela ! Nos ancêtres pionniers ont été chassés d’un endroit à l’autre par des voisins mal informés et intolérants. Ils ont connu des difficultés et des persécutions terribles parce qu’ils pensaient, agissaient et croyaient différemment. Si notre histoire ne nous enseigne rien d’autre, qu’elle nous apprenne au moins à respecter le droit de tous les gens de coexister en paix les uns avec les autres ». (Conference Report, octobre 2001, p. 45 ; ou Le Liahona, janvier 2002, p. 42).
L. Tom Perry illustre comment notre exemple peut amener d’autres personnes à se rapprocher du Seigneur : « Un missionnaire de dix-neuf ans… n’oubliera jamais son premier jour dans le champ de la mission parce que cela lui a appris une grande leçon concernant l’utilisation de ses talents pour enseigner l’Évangile. « Son collègue plus âgé et lui étaient chargés d’ouvrir une nouvelle ville à une certaine distance du bureau de la mission. Une fois dans cette nouvelle ville, ils marchaient dans la rue, quand ils passèrent devant une église dont le pasteur se tenait à la porte d’entrée. Au moment où ils se trouvaient devant l’église, le pasteur y entra et invita toute son assemblée à le suivre dehors dans la rue. Là, ils suivirent les missionnaires et commencèrent à les insulter ; puis ils devinrent plus violents et commencèrent à leur jeter des pierres. « Le jeune missionnaire était tout excité par cette expérience : son premier jour dans le champ de la mission et on était en train de le lapider, pensa-t-il. Puis, une grosse pierre l’atteignit en plein milieu du dos, et son sentiment se transforma en colère. Avant d’arriver dans le champ de la mission, il avait été un excellent lanceur de baseball ; et, rouge de colère, il se retourna, attrapa la première pierre qu’il put trouver par terre et se baissa en arrière dans sa fameuse position de lancement. Il était sur le point de lancer la pierre en direction de la foule, quand il se rendit soudain compte de la raison pour laquelle il était là. On ne l’avait pas envoyé jusqu’au Brésil pour lancer des pierres aux gens ; il était là pour leur enseigner l’Évangile. Mais que devait-il faire de la pierre qu’il avait dans la main ? S’il la laissait tomber sur le sol, ils penseraient que c’était un signe de faiblesse et continueraient probablement de leur lancer des pierres. Et pourtant, il ne pouvait pas la lancer en direction de la foule. C’est alors qu’il vit un poteau téléphonique à quelque distance. C’était le moyen de sauver la face ! Il se pencha en arrière et lança la pierre vers le poteau téléphonique qu’il atteignit en plein milieu. « Les gens de la foule firent quelques pas en arrière. Ils se rendirent soudain compte que cette pierre aurait probablement pu atteindre n’importe lequel d’entre eux juste entre les deux yeux. Leur humeur changea ; au lieu de lancer des pierres aux missionnaires, ils commencèrent à les jeter en direction du poteau téléphonique. Après cet incident, chaque fois que ce missionnaire descendait la rue, on le défiait à une compétition de lancer de pierre. Les compétitions de lancer de pierre menèrent à des discussions sur l’Évangile, ce qui mena à des conversions, puis à l’établissement d’une branche de l’Église dans cette communauté » (« Prophecies, Visions, and Dreams, » dans 1979 Devotional Speeches of the Year 1980, p. 3).