L’enseignement de Korihor que ‘vous ne pouvez pas connaître des choses que vous ne voyez pas’ est la philosophie que toutes les idées et toute la connaissance sont empiriques et peuvent être testées par l’expérience, et que nous ne pouvons connaître que ce que nous discernons par nos sens : la vue, l’ouïe, l’odorat, le goûter ou le toucher. Comme les expériences spirituelles qui impliquent la révélation de Dieu passent rarement par les cinq sens, ceux qui adhèrent à la philosophie de Korihor les considèrent comme insignifiantes. Boyd K. Packer, président du Collège des douze apôtres, raconte une expérience personnelle qui montre que les choses spirituelles n’impliquent généralement pas les cinq sens : « Je vais vous raconter une expérience que j’ai eue avant de devenir Autorité générale et qui a exercé sur moi une influence profonde. J’étais assis dans un avion à côté d’un athée déclaré qui proclamait son refus de croire en Dieu de façon si véhémente que je lui ai rendu mon témoignage. J’ai dit : ‘Vous êtes dans l’erreur. Il y a un Dieu. Je sais qu’il vit !’ « Il a protesté : ‘Vous ne le savez pas. Personne ne le sait ! Vous ne pouvez pas le savoir !’ Comme je ne cédais pas, l’athée, qui était avocat, a posé peut-être la question fondamentale concernant le témoignage. Il a dit de manière sarcastique et condescendante : ‘D’accord, vous dites que vous le savez. Expliquez-moi comment vous le savez’. « Lorsque j’ai tenté de répondre, et malgré les diplômes universitaires élevés que je détenais, j’étais incapable de communiquer. « Quelquefois dans votre jeunesse, vous les jeunes missionnaires, êtes embarrassés quand les cyniques, les sceptiques vous traitent avec mépris parce que vous n’avez pas de réponses préparées pour tout. Devant un tel ridicule, certains se détournent avec honte. (Vous vous souvenez de la barre de fer, du spacieux édifice et des moqueurs ? Voir 1 Néphi 8:28). « Quand j’ai employé les mots Esprit et témoigner, l’athée a répondu : ‘Je ne sais pas de quoi vous parlez.’ Les mots prière, discernement et foi ne voulaient rien dire pour lui non plus. Il a affirmé : ‘Vous voyez qu’en réalité vous ne le savez pas. Si vous le saviez, vous pourriez me dire comment vous le savez.’’ « J’ai ressenti que, peut-être, il n’avait pas été sage de lui rendre mon témoignage et je ne savais pas quoi faire. Puis l’expérience s’est produite ! Il m’est venu une idée. Et je cite ici une déclaration de Joseph Smith, le prophète : ‘On peut profiter de l’esprit de révélation en en remarquant les premiers signes ; par exemple, lorsque vous ressentez l’intelligence pure se répandre en vous, elle peut vous donner des idées soudaines… et ainsi, en apprenant et en comprenant l’Esprit de Dieu, vous pouvez progresser dans le principe de la révélation jusqu’à ce que vous deveniez parfaits en Christ Jésus.’ (Enseignements des présidents de l’Église : Joseph Smith, p. 140). « Une telle idée m’est venue à l’esprit et j’ai dit à l’athée : ‘Est-ce que vous connaissez le goût du sel ?’ « Il a répondu : ‘Bien sûr’. « — Quelle est la dernière fois où vous avez pris du sel ? « — Je viens de prendre mon repas dans l’avion. « — Vous pensez simplement connaître le goût du sel, ai-je ajouté. « Il a insisté : ‘Je connais le goût du sel aussi bien que n’importe quoi d’autre’. « — Si je vous donnais une tasse avec du sel et une autre avec du sucre et si je vous laissais y goûter, pourriez-vous distinguer le sel du sucre ?’ « Il m’a répondu : ‘Allons, vous devenez puéril, bien sûr que je pourrais faire la différence entre les deux. Je connais le goût du sel. C’est un fait quotidien ; je le connais aussi bien que n’importe quoi d’autre’. « Je lui dis : ‘Supposez que je n’aie jamais goûté de sel, décrivez-moi simplement son goût.’ « Après avoir réfléchi, il lança : ‘Eh bien, c’est-à-dire, ce n’est pas sucré et ce n’est pas aigre’. « Après plusieurs tentatives, bien sûr, il n’a pas réussi. Il n’a pas pu exprimer, en paroles seulement, quelque chose d’aussi ordinaire que le fait de goûter du sel. De nouveau, je lui ai rendu témoignage et ai déclaré : « Je sais que Dieu existe. Vous avez tourné ce témoignage en dérision et dit que si je savais vraiment, je pourrais vous dire exactement comment je le sais. Mon ami, spirituellement, j’ai goûté le sel. Je ne peux pas plus vous communiquer en paroles comment cette connaissance m’est venue que vous ne pouvez m’expliquer le goût du sel. Mais je vous le dis de nouveau, Dieu existe ! Il vit vraiment ! Et simplement parce que vous ne le savez pas, n’essayez pas de me dire que je ne sais pas, car je le sais !’ « Au moment de nous séparer, je l’ai entendu murmurer : ‘Je n’ai pas besoin de votre religion comme béquille ! Je n’en ai pas besoin’. « Depuis cette expérience, je n’ai jamais été embarrassé ou honteux d’être incapable d’expliquer avec des mots seuls tout ce que je sais spirituellement » (« The Candle of the Lord », Ensign, janv. 1983, p. 51-52).