Hélaman a une façon spéciale de transférer son héritage à ses fils : il leur a donné le nom de leurs nobles ancêtres pour les aider à se souvenir de leurs œuvres de justice. Les précisions suivantes de Carlos E. Asay (1926-1999), de la présidence des soixante-dix, nous aident à apprécier ce que cela a représenté pour Néphi et Léhi : « Même si tous les enfants d’Adam n’ont pas reçu des noms significatifs, beaucoup en ont reçu et cela a fait une différence. Cela a fait une différence dans la vie des fils d’Hélaman, Néphi et Léhi… (voir Hélaman 5:5-7). « Le récit atteste que Néphi et Léhi ont conformé leur vie à celle de leurs ancêtres dont ils portaient le nom et qu’ils ont honoré le nom qu’ils ont reçu » (Family Pecan Trees: Planting a Legacy of Faith at Home 1992, p. 66-67).
George Albert Smith (1870-1951) a donné une illustration moderne de l’influence profonde qu’un bon nom peut avoir sur une personne : « Un jour… je perdis conscience de mon entourage et je me crus dans le monde des esprits. Je me trouvai tournant le dos à un grand lac magnifique, face à une grande forêt d’arbres… « Je commençai à explorer et ne tardai pas à trouver un sentier traversant les bois et qui semblait avoir été très peu utilisé, étant presque caché par l’herbe. Je le suivis et après avoir marché pendant quelque temps et parcouru une distance considérable à travers la forêt, je vis un homme qui se dirigeait vers moi. Je me rendis compte qu’il était très grand et je pressai le pas pour le rejoindre, car j’avais reconnu en lui mon grand-père. Quand il était en vie, il pesait plus de cent trente kilos, ce qui faisait vraiment de lui un homme imposant. Je me rappelle la joie que j’éprouvai en le voyant arriver. J’avais reçu son nom, dont j’avais toujours été fier. « Quand mon grand-père fut à quelques mètres de moi, il s’arrêta. Il m’invita ainsi à m’arrêter. Puis, et j’aimerais que les garçons, les filles et les jeunes n’oublient jamais cela, il me regarda très sérieusement et dit : « ‘J’aimerais savoir ce que tu as fait de mon nom.’ « Tout ce que j’avais fait passa devant moi comme une image défilant sur un écran, tout, sans exception. Cette rétrospective vivante se déroula rapidement jusqu’à ce moment même où je me tenais là. Toute ma vie était passée devant moi. Je souris et regardai mon grand-père en disant : « ‘Je n’ai jamais fait quoi que ce soit de ton nom dont tu doives avoir honte.’ « Il s’avança et me prit dans ses bras. Je repris alors conscience de mon environnement terrestre. Mon oreiller était aussi mouillé que si on y avait versé de l’eau, mouillé de larmes de gratitude, car j’avais pu répondre sans honte. « J’y ai pensé souvent et je tiens à vous dire que j’ai essayé depuis, plus que jamais depuis lors, de prendre soin de ce nom. C’est pourquoi je tiens à dire aux garçons et aux filles, aux jeunes gens et aux jeunes filles, aux jeunes de l’Église et du monde entier : honorez votre père et votre mère. Honorez le nom que vous portez, car vous aurez un jour l’occasion et le devoir de leur rendre compte (ainsi qu’à votre Père céleste) de ce que vous aurez fait de leur nom » (« Your Good Name », Improvement Era, mars 1947, p. 139).