Comme Néphi, si nous apprenons à demander « dans l’Esprit » (Hélaman 10:17) et selon la volonté du Seigneur, « cela se passe comme » nous le demandons (voir D&A 46:30 ; 50:29-30). Marion G. Romney (1897-1988), de la Première Présidence, mentionne certains aspects nécessaires à une demande correcte : « Quand nous prions le Père au nom de Jésus pour des choses personnelles précises, nous devons sentir tout au fond de notre âme que nous sommes disposés à soumettre nos demandes à la volonté de notre Père céleste… « Le moment viendra où nous connaîtrons la volonté de Dieu avant de la demander. Alors, toutes les choses que nous demanderons seront ‘nécessaires’. Toutes les choses que nous demanderons seront ‘justes’. Ce sera lorsque, ayant mené une vie de justice, nous jouirons de la compagnie de l’Esprit à tel point qu’il nous dictera ce que nous demanderons » (Conference Report, octobre 1944, p. 55-56). Le président Romney a vécu une expérience dans laquelle le Seigneur lui a fait une promesse semblable à celle qu’il a faite à Néphi. Jeffrey R. Holland, du Collège des douze apôtres, nous la raconte : « En 1967, Ida Romney subit un grave accident vasculaire cérébral. Les médecins dirent à frère Romney que les dommages causés par l’hémorragie étaient importants. Ils proposèrent de la garder artificiellement en vie, sans toutefois le recommander. La famille se prépara au pire. Frère Romney confia à ceux qui étaient les plus proches de lui, qu’en dépit de son anxiété personnelle de la voir retrouver la santé et de rester à ses côtés, ce qu’il voulait par-dessus tout, c’était que ‘la volonté du Seigneur s’accomplisse et que lui-même l’accepte sans se plaindre’. « À mesure que les jours passaient, sœur Romney devenait moins réceptive. Une bénédiction lui avait bien sûr été faite, mais frère Romney ‘hésitait à conseiller le Seigneur en la matière’. Parce qu’il avait déjà eu précédemment l’expérience de prier sans succès pour qu’Ida et lui aient des enfants, il savait qu’il ne pourrait jamais demander par la prière quelque chose de contraire à la volonté du Seigneur. Il jeûna afin de savoir comment montrer au Seigneur qu’il avait foi en lui et qu’il accepterait la volonté de Dieu. Il voulait s’assurer qu’il avait fait tout ce qu’il pouvait. Mais l’état d’Ida continua à se dégrader. « Un soir où il était particulièrement déprimé, alors qu’Ida était incapable de parler ou de le reconnaître, frère Romney rentra chez lui et eut recours aux Écritures, comme il l’avait toujours fait, pour tenter de communier avec le Seigneur. Il prit le Livre de Mormon et continua là où il s’était arrêté la veille au soir. Il avait lu dans Hélaman comment le prophète Néphi avait été faussement et injustement accusé de sédition. Après avoir été miraculeusement délivré de ses accusateurs, Néphi était retourné chez lui en méditant sur les choses qu’il avait vécues. Ce faisant, il avait entendu une voix. « Marion Romney avait déjà lu cette histoire bien des fois, mais cette fois elle le frappa, ce soir-là, comme étant une révélation personnelle. Les paroles de l’Écriture touchèrent tellement son cœur que, pour la première fois depuis des semaines, il sentit une paix tangible l’envahir. C’était comme si le Seigneur s’adressait directement à lui. L’Écriture disait : ‘Béni es-tu,… pour les choses que tu as faites ;… tu n’as pas cherché à protéger ta propre vie, mais tu as cherché à faire ma volonté et à garder mes commandements. Et maintenant, parce que tu as fait cela aussi inlassablement, voici, je te bénirai à jamais ; et je te rendrai puissant en paroles et en actes, en foi et en œuvres ; oui, de sorte que tout te sera fait selon ta parole, car tu ne demanderas pas ce qui est contraire à ma volonté’ (Hélaman 10:4-5). C’était cela, la réponse. Il avait seulement cherché à savoir et à obéir à la volonté du Seigneur et le Seigneur avait parlé. Il tomba à genoux et déversa son cœur, et comme il concluait sa prière avec les mots ‘que ta volonté soit faite’, il ressentit ou entendit vraiment une voix disant : ‘Il n’est pas contraire à ma volonté que Ida soit guérie.’ « Frère Romney se releva rapidement. Il était plus de deux heures du matin, mais il savait ce qu’il devait faire. Il mit rapidement sa cravate et son manteau, puis il sortit dans la nuit pour aller voir Ida à l’hôpital. Il arriva peu avant trois heures. L’état de sa femme était toujours le même. Elle ne bougea pas lorsqu’il posa les mains sur son front pâle. Avec une foi totale, il invoqua le pouvoir de la prêtrise en sa faveur. Il prononça une bénédiction simple, puis il ajouta la promesse incroyable que sa santé se rétablirait, qu’elle retrouverait toutes ses facultés mentales et accomplirait encore ‘une grande mission’ sur la terre. « Bien qu’il n’eût pas le moindre doute, frère Romney fut étonné de voir les yeux de Ida s’ouvrir à la fin de la bénédiction. Un peu abasourdi par tout ce qui était arrivé, il s’assit sur le bord du lit et entendit la voix frêle de sa femme pour la première fois depuis des mois. Elle dit : ‘Mais enfin, Marion, que fais-tu ici ?’ Il ne savait pas s’il devait rire ou pleurer. Il répondit : ‘Ida, comment vas-tu ?’ Avec ce sens de l’humour qui les caractérisait tous les deux, elle répondit : ‘Par rapport à quoi, Marion ? Par rapport à quoi ?’ « La guérison de Ida Romney commença à partir de ce moment même. Elle quitta bientôt son lit d’hôpital et vécut pour voir son mari soutenu comme membre de la Première Présidence de l’Église, ‘une grande mission sur la terre’, en effet. (F. Burton Howard, Marion G. Romney : His Life and Faith [Salt Lake City: Bookcraft, 1988], p. 137-142) » (Jeffrey R. Holland et Patricia T. Holland, On Earth As It Is in Heaven 1989, p. 133-135). Hélaman 10:4-5 Quelles caractéristiques trouvez-vous dans ces deux versets qui ont permis à Néphi de recevoir de telles bénédictions ?