Jusqu’au moment du ministère du Sauveur dans la condition mortelle, la loi de Moïse avait constitué le fondement de la religion israélite et de la vie sociale pendant plus de mille ans. Les Néphites possédaient des écrits de la loi sur les plaques d’airain et les prophètes néphites enseignaient et observaient la loi. Quand le Sauveur a rendu visite aux Néphites, il leur a enseigné que la loi avait été complètement accomplie en lui. Cependant, ils ne devaient pas penser que la loi de Moïse était « abolie » ou « passée » (3 Néphi 12:17-18). Comment se fait-il que le Sauveur ait « accompli » la loi de Moïse mais ne l’ait pas « abolie » ? La loi de Moïse incluait des aspects moraux aussi bien que rituels. Les aspects moraux comprenaient des commandements tels que « Tu ne tueras point » et « Tu ne commettras point d’adultère ». Jésus-Christ a enseigné aux Néphites qu’ils devaient non seulement éviter le meurtre et l’adultère, mais aussi la colère et la convoitise, sentiments qui mènent au meurtre et à l’adultère (voir 3 Néphi 12:21-30). Ainsi, l’Évangile de Jésus-Christ a accompli la loi dans la mesure où il a élargi les aspects moraux de la loi de Moïse en étant une loi supérieure. Il a inclus les impératifs moraux de la loi de Moïse en les plaçant dans le contexte plus large des principes de l’Évangile qui exigent un changement de cœur. Les aspects rituels de la loi de Moïse incluaient des commandements concernant les sacrifices d’animaux et les holocaustes, ce qu’Abinadi a appelé « observances » et « ordonnances » (Mosiah 13:30). Les prophètes néphites comprenaient que ces parties de la loi de Moïse étaient destinées à aider le peuple à attendre le sacrifice expiatoire de Jésus-Christ (voir 2 Néphi 25:24 ; Jacob 4:5 ; Mosiah 16:14-15). Par conséquent, quand la mission du Sauveur dans la condition mortelle a été terminée, ces ordonnances préfigurant ce qui allait se passer ne pouvaient plus annoncer un événement futur : l’événement s’était produit et les ordonnances étaient accomplies, c’est-à-dire qu’elles prenaient fin. Ainsi, le Sauveur a enseigné aux Néphites que les sacrifices d’animaux et les holocaustes devaient « cesser » et que ses disciples devaient offrir à la place le « sacrifice » d’« un cœur brisé et un esprit contrit » (3 Néphi 9:19-20). À la place des ordonnances qui préfiguraient l’Expiation, le Sauveur a institué la Sainte-Cène, ordonnance de souvenir, pour se remémorer le sacrifice expiatoire du Sauveur (voir 3 Néphi 18:1-11).
Bruce R. McConkie a déclaré : « Jésus est venu rétablir cette plénitude de l’Évangile dont les hommes avaient bénéficié avant l’époque de Moïse, avant l’époque de l’ordre inférieur. Il n’est évidemment pas plus venu détruire ce qu’il avait lui-même révélé à Moïse qu’un professeur d’université ne détruit l’arithmétique en révélant les principes du calcul intégral à ses étudiants. Jésus est venu construire sur le fondement que Moïse avait posé. En rétablissant la plénitude de l’Évangile, il a mis fin à la nécessité d’adhérer aux termes et aux conditions de l’Évangile préparatoire. Plus personne ne devait marcher à la lumière de la lune, car le soleil était apparu dans toute sa splendeur » (Doctrinal New Testament Commentary, 1:219-20 ; voir aussi Stephen E. Robinson, « The Law after Christ », Ensign, septembre 1983, p. 68-73).