Bruce R. McConkie a décrit à qui le Sauveur s’adressait ici et comment cela s’applique à nous aujourd’hui : « Cette loi stricte gouvernant le divorce n’a pas été donnée aux Pharisiens ni au monde en général, mais seulement aux disciples, ‘dans la maison’, plus tard, comme Marc l’a expliqué. De plus, Jésus a expressément limité son application. Tous les hommes ne pourraient pas vivre un tel principe élevé ; il s’appliquait seulement à ceux ‘à qui cela est donné’… « Cela a pu être d’application à différentes époques et parmi divers peuples, mais l’Église n’est pas tenue de le suivre aujourd’hui. À notre époque, les divorces sont permis dans l’Église pour un certain nombre de raisons autres que l’immoralité sexuelle, et les personnes divorcées peuvent se remarier et bénéficier de toutes les bénédictions de l’Évangile » (Doctrinal New Testament Commentary, 1:548-549).
Il semblerait que l’un des buts des paroles du Sauveur n’était pas de condamner les gens qui épousent une personne divorcée, mais d’enseigner aux gens à ne pas considérer le divorce comme la solution à toutes les irritations mineures qui se produisent dans le mariage. À propos du divorce, Gordon B. Hinckley (1910-2008) a enseigné : « Bien sûr, dans le mariage tout n’est pas que félicité. Il y a des années, j’ai découpé ces paroles dans un éditorial écrit par Jenkins Lloyd Jones : « ‘Il semble que des milliers de nos jeunes qui se tiennent la main et se bécotent dans les voitures croient erronément que le mariage est une chaumière entourée de massifs de fleurs éternellement renouvelées, où rentre un mari éternellement jeune et beau auprès d’une épouse éternellement jeune et ravissante. Quand les massifs de fleurs se fanent et qu’apparaissent l’ennui et les factures, les tribunaux s’emplissent de demandes de divorces… « ‘Celui qui s’imagine que la félicité est l’état normal du mariage, va perdre beaucoup de temps à crier partout qu’on l’a trompé’ (« Big Rock Candy Mountains », Deseret News, 12 juin 1973, p. A4)… « L’une des plus grandes tragédies et, à mon avis, la plus répandue, c’est le divorce. C’est devenu un fléau. Le dernier numéro du World Almanac indique qu’aux États-Unis, de mars 1989 à mars 1990, environ deux millions quatre cent vingt-trois mille couples se sont mariés. Au cours de la même période, environ un million cent soixante-dix-sept mille couples ont divorcé. (Voir The World Almanac and Book of Facts 1991, New York, World Almanac, 1990, p. 834.) « Cela signifie qu’aux États-Unis, il y a eu près d’un divorce pour deux mariages… « L’égoïsme est souvent la cause des problèmes… « Trop de gens, au moment du mariage, ont été dorlotés, gâtés et habitués à croire que tout doit être parfait, constamment, que la vie est une suite de divertissements, que l’on doit satisfaire les envies sans se soucier des principes. Quelles conséquences tragiques a cette façon de penser vaine et déraisonnable !… « Le remède à la plupart des difficultés conjugales n’est pas le divorce. C’est le repentir. Ce n’est pas la séparation. C’est tout simplement l’intégrité qui conduit un homme à se retrousser les manches et à faire face à ses responsabilités. C’est l’application de la règle d’or… « On doit avoir la volonté de ne pas voir les petits défauts, de pardonner puis d’oublier. « On doit être maître de sa langue. L’emportement est un défaut pervers et corrosif qui détruit l’affection et chasse l’amour. « On doit avoir la maîtrise de soi qui empêche les mauvais traitements… « Il se peut qu’il y ait de temps à autre un motif légitime de divorce. Je ne dis pas que ce n’est jamais justifié. Mais je dis sans hésitation que ce fléau, qui semble grandir partout, ne vient pas de Dieu mais est l’œuvre de l’adversaire de la justice, de la paix et de la vérité » (voir L’Étoile, juillet 1991, p. 69-71).