Jeffrey R. Holland, du Collège des douze apôtres, compare ainsi la maturité spirituelle de Mormon avec l’état pécheur de son peuple. En dépit de son juste désir, il va lui être interdit de prêcher en raison de la rébellion de son peuple : « Mormon, qui avait gagné en maturité et avait maintenant quinze ans, se tint à l’écart de la conduite coupable dont il était entouré et surmonta le désespoir de son époque. En conséquence, il ‘fu[t] visité par le Seigneur et goût[a] et connu[t] la volonté de Jésus’, essayant vaillamment de prêcher à son peuple. Mais, comme Dieu le fait parfois quand ceux qui ont une si grande lumière la rejettent, Mormon se vit littéralement fermer la bouche. Il lui fut interdit de prêcher à une nation qui s’était volontairement rebellée contre son Dieu. Ces gens avaient rejeté les miracles et les messages qui leur avaient été transmis par les trois disciples néphites enlevés, à qui le silence avait dès lors aussi été imposé dans leur ministère et qui avaient été retirés de la nation à laquelle ils avaient été envoyés » (Christ and the New Covenant, 1997, p. 318).
Tandis qu’il était membre des soixante-dix, Dean L. Larsen a expliqué que la rébellion contre Dieu a des racines individuelles qui, si elles ne sont pas corrigées, se répandent avec des conséquences dévastatrices : « Comme l’Histoire le prouve, la dérive par rapport au mode de vie tracé par le Seigneur se produit quand les gens commencent à faire des entorses aux principes du Seigneur. C’est particulièrement vrai quand la transgression est volontaire et n’est pas suivie de repentir. Rappelez-vous la description que fait Mormon des personnes qui se sont détournées du chemin de la vérité à son époque. Elles n’ont pas péché par ignorance. Elles se sont volontairement rebellées contre Dieu. Il ne s’agissait pas d’un mouvement général. Cela a commencé quand des membres de l’Église isolés ont commencé à faire sciemment des entorses aux principes du Seigneur. Ils ont cherché à justifier leur dérive parce qu’ils savaient que d’autres en faisaient autant. Les personnes qui pèchent volontairement cherchent rapidement à créer leurs propres principes avec lesquels ils se sentent plus à l’aise et qui justifient leur inconduite. Elles recherchent aussi la compagnie de gens disposés à dériver avec elles sur le chemin de l’aveuglement. « À mesure que le nombre de ces égarés augmente, leur influence devient plus forte. On pourrait la décrire comme étant le ‘syndrome du grand et spacieux édifice’. La dérive est plus dangereuse quand ses adhérents continuent à s’identifier et à s’associer ouvertement au groupe qui se conforme aux voies du Seigneur. Les valeurs et les principes qui étaient jadis clairs deviennent confus et incertains. La norme de comportement commence à refléter cette confusion des vrais principes. Un comportement qui aurait jadis engendré révulsion et inquiétude devient dès lors ordinaire » (« Likening the Scriptures unto Us », dans Monte S. Nyman et Charles D. Tate fils, éditeurs, Alma, the Testimony of the Word, 1992, p. 8).