Moroni assiste à la mort de son père, Mormon, et à la destruction de la nation néphite tout entière. Néanmoins, sa vie est épargnée et il va accomplir fidèlement sa mission sur la terre. Le Seigneur le charge de finir d’écrire « la triste histoire de la destruction » des Néphites (Mormon 8:3). Avant de mourir, Moroni écrit la dernière partie du livre de son père (Mormon 8-9), abrège les annales jarédites (le livre d’Éther), raconte la vision du frère de Jared dans la partie scellée des plaques (voir Éther 4:4-5) et écrit aussi son propre livre (le livre de Moroni). Cependant, la mission de Moroni continue dans notre dispensation. La révélation moderne nous apprend que Moroni détient « les clés des annales du bois d’Éphraïm » (D&A 27:5). Moroni ressuscité a rendu visite à Joseph Smith, le prophète, et il l’a instruit plusieurs fois concernant son rôle dans le rétablissement de la plénitude de l’Évangile, qui comprend la parution du Livre de Mormon (voir Smith, Histoire 1:30-60 ; History of the Church, 1:9-19). L’Église a placé des statues de Moroni au sommet de la plupart de ses temples, représentant ainsi son rôle dans le Rétablissement.
Mormon 8:1-6 révèle les circonstances dans lesquelles Moroni vivait et aide les lecteurs à comprendre l’urgence de son message. L. Tom Perry, du Collège des douze apôtres, nous conseille de nous mettre à la place des personnes qui ont écrit les Écritures il y a longtemps. Citant Brigham Young, frère Perry dit : « ‘Lisez-vous les Écritures, mes frères et sœurs, comme si vous les écriviez il y a mille, deux mille ou cinq mille ans ? Les lisez-vous comme si vous étiez à la place des hommes qui les ont écrites ? Si vous n’avez pas ce sentiment-là, vous avez la possibilité de l’obtenir, afin de connaître l’esprit et le sens de la parole écrite de Dieu aussi bien que ceux de vos conversations et de vos actes quotidiens’ (Discours de Brigham Young, choisis par John A. Widtsoe, Salt Lake City : Deseret Book Co., 1941, p. 129)… « Suivons le conseil de Brigham Young et mettons-nous à la place de Moroni, dernier grand prophète néphite. La tâche que son père lui a confiée de clore les annales qui avaient été remises entre ses mains, était très difficile. Il devait être en état de choc lorsqu’il décrivait la destruction totale de son peuple. « Il doit s’être senti obligé de décrire comment son peuple a été pourchassé par les Lamanites jusqu’à son entière destruction. Dans son sentiment de solitude, il écrit que son père était parmi les victimes. Nous comprenons que la seule raison de vivre de Moroni est de terminer les annales, lorsqu’il écrit : ‘C’est pourquoi je vais écrire et cacher les annales dans la terre ; et peu importe où je vais’ (Mormon 8:4). « Il ne lui reste que la foi que le Seigneur le préservera assez longtemps pour qu’il termine les annales et qu’elles soient un jour découvertes par un élu du Seigneur. Il se rend compte que ces annales seront une voix d’avertissement pour les générations futures, leur apprenant ce qui arrive quand des nations comme la sienne se détournent des enseignements du Seigneur. C’est du plus profond de son cœur que Moroni lance ce cri à ceux qui recevront finalement les annales. Il veut épargner aux lecteurs de son récit les souffrances et les chagrins qui viennent de la désobéissance. « Il écrit premièrement pour les membres de l’Église, puis pour ceux qui n’ont pas accepté l’Évangile de Jésus-Christ. Les dernières paroles que Moroni adresse aux membres de l’Église sont écrites comme une voix d’avertissement. Il écrit comme quelqu’un qui voit l’histoire de son peuple se répéter dans l’avenir » (dans L’Étoile, janvier 1993, p. 16-17).