Un érudit a écrit sur la mention d’éléphants parmi les Jarédites et sur l’absence de toute mention ultérieure d’éléphants parmi les Néphites : « Je pense qu’il est assez significatif que le Livre de Mormon associe les éléphants uniquement aux Jarédites, parce qu’il n’y a pas de raison apparente pour laquelle ils n’auraient pas été aussi répandus au cinquième qu’au quinzième siècle av. J.-C.. Tout ce que nous savons, c’est qu’ils se sont éteints dans de grandes régions d’Asie à un moment donné entre ces dates, comme ce fut le cas dans le Nouveau Monde, selon le Livre de Mormon, ne laissant que les écrits des hommes pour témoigner de leur existence. » Dans cette même discussion sur les éléphants, il illustre un point tiré de la description que Marco Polo fait de ses voyages. Celui-ci y écrit au sujet d’éléments dont le nom est inconnu dans son pays natal. Hugh Nibley appliquera ensuite les principes généraux de l’expérience de Marco Polo aux animaux du Livre de Mormon qui y sont nommés mais qui sont inconnus dans notre culture. Parlant du peuple de Kobian, Marco Polo dit : « ‘Ils ont beaucoup de fer, d’accarum et d’andanicum. Ils font ici des miroirs d’un acier hautement poli, de grande taille et magnifiques.’ Ce qu’il faut noter ici n’est pas principalement l’état avancé de la sidérurgie en Asie Centrale, bien que cela soit important, comme nous avons pu le voir, mais le fait que personne ne sait avec certitude ce que sont l’accarum et l’andanicum. Marco le savait, bien sûr, mais comme ces choses n’existaient pas en Europe, il n’y avait pas de mot occidental pour cela. Tout ce qu’il pouvait faire était donc de les appeler par leur seul nom. C’est exactement pareil pour les cureloms et les cumoms d’Éther 9:19. Ces animaux étaient inconnus des Néphites ; Moroni laisse donc les mots non traduits. Ou alors, bien que connus des Néphites, ils ne font pas partie de notre expérience, si bien que notre langue n’a pas de nom pour eux. C’était simplement des espèces provenant des ‘nombreuses autres sortes d’animaux qui étaient utiles pour la nourriture de l’homme’ » (Hugh W. Nibley, Lehi in the Desert and the World of the Jaredites, 1952, p. 217-218).